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Delhaize : un capitalisme débridé et crapuleux, où l’humain ne compte pas

07/03/2023 | FR / NL

Aujourd’hui est à marquer d’une pierre "noire" pour l’avenir du commerce en Belgique. Après plus de 150 années d’activité en tant que commerçant belge, Delhaize a froidement annoncé le passage en franchise de l’ensemble de ses magasins. On parle ici de 128 points de vente. On parle du futur d’environ 9.000 travailleurs.

Depuis plusieurs semaines, la direction préparait son coup en coulisses. Ce 7 mars, elle a déversé son monologue à coups de demi-arguments et fait part de sa décision, qui serait irrévocable. La direction a été jusqu’à refuser de répondre aux questions des organisations syndicales. Une communication scandaleuse et dénuée d’humanité. 

Le SETCa ainsi que l’ensemble des travailleurs de l’enseigne sont scandalisés.

Le scenario qui s’est tenu récemment chez Mestdagh semble malheureusement avoir inspiré les employeurs du commerce et tracé la voie vers de nouvelles dérives. Ce dont on parle aujourd’hui chez Delhaize, c’est d’une fermeture déguisée. C’est un commerçant belge historique qui deviendra demain uniquement un distributeur de sa marque. C’est le début de la fin du commerce intégré en Belgique.

Ce dont on parle aujourd’hui chez Delhaize, c’est de tirer vers le bas les conditions de travail de tous les travailleurs. C’est à terme, de faire disparaître les emplois. C’est d’organiser du dumping social au sein d’un secteur tout entier.

Ce dont on parle, c’est aussi d’une manière d’écarter définitivement la négociation collective du jeu. En effet, pas de représentation syndicale chez les franchisés. Depuis des années, nous avons tout mis en œuvre pour entretenir le dialogue social, échanger, trouver des solutions pour l’avenir des travailleurs et de l’entreprise. En franchisant, la direction élimine par la même occasion la concertation sociale.

Le Conseil d’Entreprise de ce matin avait été minutieusement préparé et calculé. Il n’y a pas de hasard : il a pris fin juste avant l’ouverture de la bourse… Ahold-Delhaize ne reviendra pas sur sa décision. C’est « la croissance qui le justifie ». Sur 4 ans, la perte en matière de croissance s’élèverait à 1,1% pour les magasins intégrés, là où les modèles franchisés affichent une croissance de 3,5%. On ne parle pas de pertes chez Delhaize, on ne parle pas d’entreprise en difficultés. Juste de marge de croissance insuffisante selon le diktat hollandais.

Au nom de la croissance, au nom du capitalisme, au nom du fric, on décide de changer intégralement un modèle commercial. Au lieu de tenter de trouver des solutions via la concertation sociale pour les magasins en difficultés, on fait tabula rasa et on met l’avenir de 9.000 personnes sur la sellette.

Cette décision est choquante, indigne, méprisante... Les mots manquent.


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